Le transport du courrier des particuliers par des messagers officiels, la Poste aux Lettres, est lié à la création par Louis XI de la Poste aux Chevaux, c'est à dire la possibilité, sur certaines routes (les routes de Poste), pour les messagers du Roi, d'échanger leur cheval fourbu contre une monture fraîche.
François Ier créera de nouvelles routes de Poste et réglementera le service.
En 1576, apparaît le corps des messagers royaux qui avaient pour mission d'assurer le transport des missives, papiers et marchandises.
Mais c'est Henri IV qui, en 1603, demandant Fouquet de la Varane, Contrôleur Général des Postes, de créer un corps de courriers spéciaux chargés du transport de la correspondance des particuliers, est le véritable créateur du service de la Poste aux Lettres.
Ce service subira de nombreuses modifications, la plus importante étant, en 1672, sa transformation en Ferme Générale des Postes, c'est à dire sa privatisation (le Fermier versant une certaine somme d'argent au trésor royal et encaissant le montant des taxes postales).
Les tarifs sont fixés par une déclaration royale. Celle de 1703 est la première qui lie le prix du port d'une lettre à la fois à son poids et à la distance à parcourir. La taxe à payer est indiquée sur la lettre.
La mention d'origine des lettres n'apparaît que vers 1677. D'abord manuscrites, ce seront ensuite des marques apposées à l'aide de griffes en bois ou en cuivre (les premières marques sont connues à partir de 1695).
La Révolution de 1789 apportera des modifications importantes dans le système de la Poste aux Lettres.
La Ferme Générale des Postes est supprimée et remplacée en novembre 1790 par un Directoire Général des Postes. En mai 1793, l'Etat prend en charge la gestion directe de la Poste aux Lettres et de la Poste aux Chevaux.
Cependant il y aura un retour au système de la Ferme entre vendémiaire an IV et brumaire an VIII.
Un des mérites de la Constituante a été de créer de nombreuses liaisons postales (26 au total) entre localités de province, alors que la Ferme de l'Ancien régime en avait volontairement limité leur nombre pour pouvoir mieux contrôler le trafic postal.
La création des départements en 1790 entraîne une modification des marques postales: celles-ci comporteront désormais le numéro d'ordre du département (78 pour le VAR).
L'étape suivante sera l'introduction, en 1830, des timbres (ou cachets) à date permettant de connaître le jour de départ et d'arrivée des lettres. Mais ceci est une autre histoire...

Dans la partie de la Provence qui est devenu, à la Révolution, l'actuel département du Var, la Poste aux Lettres s'est développée autour des routes royales qui reliaient Aix en Provence à l'Italie et Aix à Toulon.
La Déclaration Royale de 1703 indique les bureaux de direction de BARJOLS, BRIGNOLES, DRAGUIGNAN, FREJUS, LE LUC, OLLIOULES, ST MAXIMIN et TOULON. Cette déclaration mentionne aussi HYERES, mais celui-ci semblait fermé dès 1710. Au cours du XVIIIème siècle, vont être créés des bureaux de distribution ou des services postaux secondaires. Certains seront transformés en bureaux de Direction avant 1792: AUPS, LE BEAUSSET, HYERES, ST TROPEZ. D'autres auront une existence plus ou moins éphémère: COTIGNAC, CUERS, GONFARON, LORGUES, PIGNANS, LA RADE DE TOULON, RIANS, LA SEYNE, SOLLIES, TOURVES, VIDAUBAN.